Lara Abu-Abas avait 11 ans lors des attentats de 2016. Sept ans après, elle revient sur son sentiment: ce qu'il reste chez elle, en elle, ce n'est pas une soif de vengeance, mais de la peur. Elle ne croit pas en la justice comme détentrice d'un dédommagement moral. Pour elle, le travail se fait en amont.
La justice ne venge personne,
elle ne dédommage moralement personne.
Elle répare seulement les dégâts causés à la société.
La justice ne nous a ni vengés, ni protégés, que ce soit les familles des victimes ou les blessés.
Sinon pourquoi le sentiment de peur persisterait-il à chaque alerte ? Peur de l'autre, peur d'une bombe. Peur de revivre ça.
Punir n'est pas guérir. Ni protéger, ni venger. La justice sanctionne uniquement les torts.
Chaque jour depuis le 22 mars 2016, quand je prends le métro, j’ai peur qu’il s’arrête. Et qu’on entende une explosion. Qu’on prenne le métro sans revenir à la maison.
Je ne peux pas concevoir le fait que quelqu’un décide de mettre fin à la vie d'autrui. Et surtout, que des mesures de sécurité ne soient prises qu’une fois l’acte commis.
La justice commence en amont. Prévenir, éduquer avant de venger.