Impossible d'aborder les trajectoires de vie dans un contexte terroriste sans penser à ces enfants que le sort a condamné... Pendant que certain·e·s sont choyé·e·s et protégé·e·s de tout, iels sont forcé·e·s de suivre leurs parents qui ont décidé de renoncer à tout pour prendre la route vers la Syrie ou l'Iraq.
Iels sont plus de 28.000 à n’avoir rien demandé mais à se retrouver pieds et poings liés dans des camps de déplacés au Nord-Est de la Syrie suite aux décisions de leurs parents.
Sur place, les conditions sont dramatiques : manque d’hygiène, surpopulation et insécurité rythment le quotidien.
En mars 2021, le Parlement européen s’est positionné en faveur de leur rapatriement même s’il n’existe pas de politique commune pour leur retour.
L’État belge ne souhaitait au départ récupérer que les enfant·e·s avant de faire machine arrière et de rapatrier 16 enfant·e·s et 6 mères en juin 2022. Depuis le début du conflit en Syrie et en Irak, plus de 140 belges sont revenu·e·s dans le plat pays.
Les opposant·e·s au rapatriement de ces enfants affirment que ces derniers sont des « bombes à retardement ». Bernard De Vos, ancien délégué général aux Droits de l’enfant rétorque que c’est en les laissant dans ces situations déplorables que le risque est le plus grand.
Contrairement aux femmes et aux hommes qui se sont rendu·e·s en Syrie de leur plein gré, les enfants n’ont pas eu le choix. Les punir pour les actes que leurs parents ont commis est injustifiable.
Tu trouves aussi inacceptable de ne pas permettre à des enfants innocents de djihâdistes de revenir en Belgique après le choix de leurs parents ?
Plusieurs individu·e·s et associations se battent depuis des années pour que l'État belge procède à leur rapatriement.
L'ancien délégué général aux Droits de l’enfant, Bernard De Vos, s'est toujours battu à ce sujet. Son travail a permis de bouger les lignes notamment en convainquant l'État belge de rapatrier les mères avec leurs enfants.
C'est avec Child Focus qu'il s'est rendu en Syrie. La fondation belge a également publié une « lettre ouverte aux membres du gouvernement fédéral" à ce sujet en 2019.
Les équipes d'SOS Enfant s'occupent quant à elles du suivi des enfants de djihadistes à leur retour. Iels sont examiné·e·s à l'hôpital, soigné·e·s et reçoivent une assistance psychologique.
Aujourd'hui, tout un chacun·e peut agir. Plusieurs pétitions sont régulièrement lancées. Un appel pour un rapatriement d'urgence des belges en Syrie a été créé par des personnalités académiques.
Source : UNICEF, RTBF