Pour ce dernier article du dossier, on étale nos identités, lever comme drapeau face aux violences policières subies par toustes. Un regard porté sur celleux victimes de ce système et de la peur qu'il répand.
Se déplacer dans les rues,
Dans une ville qui grouille de monde
Un monde multiple
Où se bousculent nos identités
Certaines opprimées
Dévalorisées
invisibilisées.
Dans ce monde où tout s’agite
Où la peur de l’autre
De celui
De celle
qu’on ne connaît pas
s’érige en loi
L’impunité fait rage.
Cette impunité comme
L’une des premières violences
Où doit-on trouver justice
Quand ce que nous sommes y fait barrage ?
-Parce que celui·celle en face,
La première ligne nous pense
Dangereux·se
Menteur·euse
Déjà coupable-
Quand cette violence légitime
Ne sert plus celui qui en a besoin
Mais celui qui la dirige ?
Quand cette écoute protectrice
Devient un interrogatoire
Et souille de culpabilité la victime ?
Celle qui appelle pour violence conjugale,
Et qui se retrouve
Humiliée,
Insultée,
Menottée
Nue, elle est embarquée
Elle se retrouve aux urgences
Aucune suite
Celui qui
Celle qui
Ne tient pas publiquement la main de la personne qu’elle aime
Parce qu’en cas d’agression
Ils ne seront pas la pour les protéger elleux
Mais ils leur demanderont d’être plus prudent·e·s
De ne pas provoquer
Et de faire attention.
Celui qui
Agressé dans la rue
Avant d’oser se plaindre
Vérifie qu’il n’a rien fait de mal
Qu’il n’est pas coupable d’une telle violence
Celles qui
En rentrant tard le soir
Regrettent la tenue portée
Parce qu’elle se retournera contre elles
Si ce soir les choses tournent mal
Lors d’une agression
Ils viendront pointer du doigt leur comportement à elles
Excusant leur comportement à eux.
Celleux qui portent plainte
Non sans mal
Qui insistent sur les circonstances aggravantes
Et se retrouvent face à
Une négation de leur identité
Une absence de contexte et de circonstances
Une minimisation des insultes et remarques.
Cette crainte
Cette méfiance
C’est par héritage qu’elle se transmet
Hanté par ces violences diverses
Nos aîné·e·s nous l’enseignent
Et ces traumas se partagent
De communauté en communauté.
Des dominants protégés
Des opprimé·e·s ne pouvant appeler à l’aide
Car l’aide est dirigée par les dominants
Perpétuant
Racismes
Sexismes
LGBT-phobie
Validisme
Face à une police
Nos identités tremblent
Etalées sur une toile
Nos identités tremblent
Sous les secousses d’une tornade
De questions
De stéréotypes
De préjugés
« Vais-je être cru ? »
« Ai-je quelque chose à me reprocher ? »
« Dois-je cacher mon identité ? »
Nos identités
Chacune différente
Toutes telles des feuilles de papier
Épinglées sur une toile
Avec comme couleur de fond
La peur, la haine, l’inhumanité
Qu’arbore encore trop fièrement notre société.
Sources :