La protection de l’environnement, une affaire de privilégié.e.s ?
« La lutte environnementale est réservée à ceux qui n’ont plus faim. »
Cette phrase de mon grand-père résonne encore dans ma tête. J’ouvre mon cours sur la justice climatique et une autre phrase attire mon attention: « To Poor te be green » ou trop pauvre pour être vert.
Je décide alors de faire des recherches et je tombe sur des chiffres, des études publiées qui mettent en avant la disparité quant à l’intérêt des enjeux climatiques entre des élèves issus d’écoles privilégiées et celleux qui ont étudié dans des écoles défavorisées.
Mon grand-père avait-il raison? La lutte environnementale ne serait qu’une lutte de bobo « post-matériealiste » ?
Quelque chose cloche dans ce raisonnement : bien souvent les premières victimes desimpacts environnementaux sont les classes les plus précaires. Comment peut-on alors expliquer leur « absence » des premières lignes du champ de bataille?
Certain·e·s répondront que c’est parce qu’iels n’ont pas droit aux mêmes armes. Les inégalités s’invitent bien volontiers sur les bancs des écoles belges et aucun domaine n’est épargné.
S’iels sont moins engagé·e·s, c’est parce qu’iels sont moins sensibilisé·e·s. L’explication ne me suffit pas, mon esprit ne peut alors s’empêcher de revoir les imagesde ma grand-mère qui depuis des décennies a son propre potager...
De mes oncles qui m’enseignent depuis mon enfance à n’utiliser l’eau qu’avec parcimonie car il s’agit d’une ressource qu’on se doit de protéger pour les générations futures.
N’est-ce pas là le principe-même du développement durable ? Et si les classes les plus précaires étaient écolo sans se rendre compte ? Et si iels n’étaient pas absent·e·s decette bataille, mais juste invisibilisé·e·s ?
La question alors n’est pas de savoir si l’écologie est une affaire de classes privilégiées, mais plutôt est-ce que nos élites n’ont pas dépossédé les plus fragilisé·e·s d’entre nous de cette bataille ?
Aujourd’hui je répondrais à mon grand-père que celleux qui ont faim ont souvent compris avant tout le monde qu’il était primordial de prendre soin de la terre qui les nourrissait.
L’enjeu actuel n’est donc pas juste de conscientiser le plus grand nombre, mais surtout de mettre en lumière et de valoriser chacun·e dans une bataille qui se veut universelle.
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Enfin une bonne nouvelle ! Grâce au Protocole de Montréal, le trou dans la couche d’ozone est en train de se résorber, annonce l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Entré en vigueur en 1989, ce protocole engageait les gouvernements à éliminer progressivement l'usage et la production de divers produits chimiques utilisés notamment dans les réfrigérateurs et climatiseurs. 35 ans plus tard, le Protocole a permis à la couche d'ozone de continuer son rôle de protection contre les rayons UV. On a aussi pu éviter que le réchauffement climatique s'aggrave d'1 degré supplémentaire. Si le Protocole de Montréal est le résultat d’une importante mobilisation, notamment scientifique, ce sont bel et bien les gouvernements qu’il a fallu contraindre à réaliser ces mesures climatiques. Les citoyen.ne.s ont-iels le pouvoir de prendre les mesures qui s'imposent à l'échelle planétaire ? La balle ne serait-elle pas plutôt dans le camp des décideurs ?
“We are rich because we understand the value of our Earth.” Durant une sortie dans les montagnes de ce magnifique pays qu’est la Palestine, j’ai entendu cette phrase. On venait tout juste de planter nos pousses d’olivier que Mahmoud a commencé à nous raconter l’importance de protéger la nature car elle est notre bien le plus précieux. Quelque jours plus tard, on a commencé la construction d’une maison écologique traditionnelle. On a utilisé des briques en torchis, un matériau moins cher et plus isolant que du béton, et qui étonnamment est très résistant. Ce peuple me fascine, leur mode de vie est exemplaire ! Malgré toutes les préoccupations, ces gens vivent de manière plus écologique que nous, ici. Après avoir vécu cette expérience, j’ai compris une chose : La protection de l’environnement n’est pas réservée aux riches.
C'est ce que peuvent capturer certains chalutiers géants, selon l'ONG Bloom. L'équivalent de 1000 bateaux de pêche artisanale. Bloom déclare que "1% de la flotte de pêche européenne capture la moitié des poissons en Europe". Pour contrer cette destruction massive de nos écosystèmes en eaux côtières, Bloom lance Trawl Watch afin de "traquer" ces navires de plus de 25 mètres de long. Mais tout n'est pas perdu ! Le Parlement européen examine en ce moment un projet de loi sur la Restauration de la nature. Interdire les "navires-usines" à proximité de notre littoral fait partie des amendements. Le vote aura lieu en juin.
Quand festivités riment avec pari osé ! Esperanzah se veut être un festival engagé tant au niveau de sa programmation "audacieuse et paritaire" que de l'environnement ou de la santé. Découvre leur affiche pour juillet 2023
“We are rich because we understand the value of our Earth.” Durant une sortie dans les montagnes de ce magnifique pays qu’est la Palestine, j’ai entendu cette phrase. On venait tout juste de planter nos pousses d’olivier que Mahmoud a commencé à nous raconter l’importance de protéger la nature car elle est notre bien le plus précieux. Quelque jours plus tard, on a commencé la construction d’une maison écologique traditionnelle. On a utilisé des briques en torchis, un matériau moins cher et plus isolant que du béton, et qui étonnamment est très résistant. Ce peuple me fascine, leur mode de vie est exemplaire ! Malgré toutes les préoccupations, ces gens vivent de manière plus écologique que nous, ici. Après avoir vécu cette expérience, j’ai compris une chose : La protection de l’environnement n’est pas réservée aux riches. Il faut comprendre que ce combat est une lutte collective et qu’on doit se serrer les coudes, privilégiés ou pas, afin de réussir à préserver notre bien le plus précieux : Notre Terre.
Pour toi, trier ses déchets ou faire pipi sous la douche ne sauvera pas le monde ? Parresia te propose d'agir autrement ! / Agissons autrement ! Agir autrement, c'est possible ! Tu es auteur·ice, distributeur·ice ou producteur·ice d'un film sur l'écologie ? Tu as jusqu'au 21 mars pour soumettre ton travail et le voir diffusé au festival Alimenterre. Le Festival Alimenterre sera de retour du 11 au 15 octobre 2023 avec un panel de films sur le système agroalimentaire actuel et comment le transformer !))
"Cet été, j’ai vu une carte du monde qui montrait les pays qui émettent le plus de gaz à effet de serre et ceux qui souffrent le plus du changement climatique . J’ai cru que c’était une copie de la carte coloniale." Ce sont globalement les populations jadis mises en esclavage ou colonisées par le Nord qui souffrent le plus aujourd’hui de la destruction de la planète. Pourtant, les souffrances, les catastrophes mais aussi les pensées et les luttes écologiques issues du Sud sont encore invisibilisées. C’est ce rapport à l’Autre qu’il faut d’urgence décoloniser pour penser l’écologie. Un exemple concret ? Considéré comme relevant de l’antiracisme, la liberté de circuler devrait pourtant être vu comme un indispensable de la lutte écologique, ne serait-ce que pour penser la survie des réfugié.e.s climatiques.
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