Espace public, qui t’occupe ?
Les deux mains sur le clavier, lettres bien rangées disposition Azerty, j’encode : « occupation de l’espace public ».
Le site de la police est la première référence à apparaitre. On me propose des tarifs pour des travaux, pour un bout de trottoir, une place de parking à emprunter.
L’espace n’aurait-il de public que le nom ?
Depuis ladite crise sanitaire de 2020, l’Horeca peut « rogner » sur la voie publique.
Installer quelques tables et chaises pour remplacer une parcelle goudronnée par de la convivialité. Mais attention, à payer.
Et si on y ajoute un plancher, « veillez à ce que la facture soit allongée ».
Pourtant, il est possible de faire autrement.
Par nos voix qui scandent, nos pieds qui battent le pavé, nos poings levés, nous occupons l’espace. Par nos pique-niques dans les parcs, par nos scènes qui enchantent l’été, par nos cinémas en plein air ou nos défilés, nous prenons de la place.
Par quelques craies colorées, des glycines le long des façades ou des concerts de rue, nous abreuvons nos vies de quartier.
Nous voulons nous emparer de ce qui nous appartient déjà. Parce que s’emparer, c’est résister, c’est contester, c’est faire société autrement. Une zone à défendre, un soulèvement. Des étudiant·e·s dans un bâtiment d’une université. Un lieu désaffecté qui renait et se transforme. Car de chantier en chantier, tout édifice a vocation à être réhabilité. Pour créer du lien, des liens.
En transformant l’espace public, en le faisant évoluer, nous répondons à des questions environnementales, mais aussi sociétales. Revoir la ville pour éviter qu’elle soit toujours pensée par les mêmes.
Recréer pour s’adapter.
Innover pour s’améliorer, et vivre avec son temps.
En occupant, en squattant, en vivant.
Une question reste néanmoins en supsens : Si j’occupe l’espace, devient-il public ?
Le podcast
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[Mauvais genre]
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