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Espace public, qui t’occupe ?

⁠Les deux mains sur le clavier, lettres bien rangées disposition Azerty, j’encode : « occupation de l’espace public ».

⁠Le site de la police est la première référence à apparaitre. On me propose des tarifs pour des travaux, pour un bout de trottoir, une place de parking à emprunter.

L’espace n’aurait-il de public que le nom ?

⁠Depuis ladite crise sanitaire de 2020, l’Horeca peut « rogner » sur la voie publique.

Installer quelques tables et chaises pour remplacer une parcelle goudronnée par de la convivialité. Mais attention, à payer.

Et si on y ajoute un plancher, « veillez à ce que la facture soit allongée ».

Pourtant, il est possible de faire autrement.

Par nos voix qui scandent, nos pieds qui battent le pavé, nos poings levés, nous occupons l’espace. Par nos pique-niques dans les parcs, par nos scènes qui enchantent l’été, par nos cinémas en plein air ou nos défilés, nous prenons de la place.

Par quelques craies colorées, des glycines le long des façades ou des concerts de rue, nous abreuvons nos vies de quartier.

Nous voulons nous emparer de ce qui nous appartient déjà. Parce que s’emparer, c’est résister, c’est contester, c’est faire société autrement. Une zone à défendre, un soulèvement. Des étudiant·e·s dans un bâtiment d’une université. Un lieu désaffecté qui renait et se transforme. Car de chantier en chantier, tout édifice a vocation à être réhabilité. Pour créer du lien, des liens.

En transformant l’espace public, en le faisant évoluer, nous répondons à des questions environnementales, mais aussi sociétales. Revoir la ville pour éviter qu’elle soit toujours pensée par les mêmes.

Recréer pour s’adapter.

Innover pour s’améliorer, et vivre avec son temps.

En occupant, en squattant, en vivant.

⁠Une question reste néanmoins en supsens : Si j’occupe l’espace, devient-il public ?

Laurianne Systermans

Coordinatrice sur le projet Parresia et accompagne les jeunes dans leur envie de s’essayer à l’expression journalistique.

Espace public, qui t’occupe ?

Le podcast

A écouter dans ce podcast :

Zélie Sels

Comédienne de formation, chargée de projet dans l’association « Les ambassadeurs d’expression citoyenne »

Youssra Ben Medhi

Ambassadrice senior

Espace public, qui t’occupe ?

[Mauvais genre]

Espace public, qui t’occupe ?

La playlist

Espace public, qui t’occupe ?

Les articles

Une société dans une société. Au sein du bâtiment renommé Walid Daqqa en hommage au résistant palestinien, rien n'est laissé au hasard. Organisation, démocratie et participation sont les maîtres-mots. ⚠️

 Systermans

Laurianne Systermans

Coordinatrice sur le projet Parresia et accompagne les jeunes dans leur envie de s’essayer à l’expression journalistique.

Beaucoup d’encre a coulé. Mais le traitement médiatique de l’occupation d’un bâtiment de l’ULB dans le cadre du mouvement Escalate For Palestine n’est-il pas symptomatique d’une narration constamment en faveur de l’ordre établi ? Envers et contre tout… « Occuper l’espace public, c’est aussi rappeler, que l’illégal peut être légitime, que le légal n’est pas toujours juste, et que le vernis du Vieux Monde doit craquer. »

Talaouanou

Ines Talaouanou

Chargée de récolter les pièces à convictions

Le 20 juin dernier marquait les 64 ans de l’indépendance du Congo. Un pays dont une partie de l’histoire est tristement liée à la Belgique. Des décennies de colonisation, des millions de mort·e·s et d’innombrables exactions. Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de consensus politique sur la position que la Belgique doit adopter au regard de son passé colonial. Pire, l’espace public regorge de symboles coloniaux vecteurs d’un récit partial. Une réflexion sur l’espace public ne peut omettre la question des vestiges du passé colonial belge. Retour sur les balises historiques, l’état des lieux, BLM, les initiatives militantes et associatives et le rapport du groupe de travail bruxellois « Vers la décolonisation de l’espace public en Région de Bruxelles-Capitale. »

Boukria

Ilyas Boukria

L'une de nos voix

Ça y est, les Jeux olympiques 2024 sont officiellement lancés. Vendredi soir, le monde entier avait les yeux rivés sur Paris où la cérémonie d’ouverture de cet événement titanesque en a mis plein les yeux à plus d’un·e. Derrière les costumes, les danses et les paillettes se cachent pourtant des mesures bien moins réjouissantes. Depuis sa candidature en 2015, la France a pris une série d’initiatives pour s’assurer d’être vue sous son meilleur jour le long de la compétition, quitte à ce que ce soit au détriment de ses propres citoyen·ne·s et de leur espace public. Réquisition de logement étudiants, réservation de bandes de circulation, augmentation des prix des transports, barrières, QR code, vidéosurveillance algorithmique, nettoyage social et chute de l’horeca. Découvre le revers de la médaille de ces Jeux olympiques 2024.

Boukria

Ilyas Boukria

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Bâtiment Walid Daqqah: Quand le vieux monde se radicalise, le nouveau monde occupe et résiste

Beaucoup d’encre a coulé. Mais le traitement médiatique de l’occupation d’un bâtiment de l’ULB dans le cadre du mouvement Escalate For Palestine n’est-il pas symptomatique d’une narration constamment en faveur de l’ordre établi ? Envers et contre tout… « Occuper l’espace public, c’est aussi rappeler, que l’illégal peut être légitime, que le légal n’est pas toujours juste, et que le vernis du Vieux Monde doit craquer. »
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19/7/2024

Bruxelles, terrain d’(en)jeu (dé)colonial

Le 20 juin dernier marquait les 64 ans de l’indépendance du Congo. Un pays dont une partie de l’histoire est tristement liée à la Belgique. Des décennies de colonisation, des millions de mort·e·s et d’innombrables exactions. Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de consensus politique sur la position que la Belgique doit adopter au regard de son passé colonial. Pire, l’espace public regorge de symboles coloniaux vecteurs d’un récit partial. Une réflexion sur l’espace public ne peut omettre la question des vestiges du passé colonial belge. Retour sur les balises historiques, l’état des lieux, BLM, les initiatives militantes et associatives et le rapport du groupe de travail bruxellois « Vers la décolonisation de l’espace public en Région de Bruxelles-Capitale. »
Ilyas Boukria
4/8/2024

JO 2024: L’espace public mis en jeu

Ça y est, les Jeux olympiques 2024 sont officiellement lancés. Vendredi soir, le monde entier avait les yeux rivés sur Paris où la cérémonie d’ouverture de cet événement titanesque en a mis plein les yeux à plus d’un·e. Derrière les costumes, les danses et les paillettes se cachent pourtant des mesures bien moins réjouissantes. Depuis sa candidature en 2015, la France a pris une série d’initiatives pour s’assurer d’être vue sous son meilleur jour le long de la compétition, quitte à ce que ce soit au détriment de ses propres citoyen·ne·s et de leur espace public. Réquisition de logement étudiants, réservation de bandes de circulation, augmentation des prix des transports, barrières, QR code, vidéosurveillance algorithmique, nettoyage social et chute de l’horeca. Découvre le revers de la médaille de ces Jeux olympiques 2024.
Ilyas Boukria
29/7/2024
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