Féminisme et Islam, quand les convictions s'entremêlent.
« Tu ne peux pas être féministe et porter le hijab.»
Le féminisme « blanc » oublie souvent d’inclure la multitude d’identités qu’une femme musulmane peut revêtir. Elle n’est pas que femme.
Le féminisme occidental, ou universaliste, a tendance à ne pas prendre en compte cette réalité. C’est peut-être pour cela que certaines musulmanes ne se qualifieraient pas de féministes. Aucune place ne nous est donnée. Imposer une définition du féminisme axé sur une seule catégorie de femmes ne fait que diviser. Dans l’islam, certaines femmes ayant marqué la création de cette religion sont devenues des modèles qui nous prouvent l’importance de la lutte contre les injustices sociales.
Et attention, elles ne sont pas que « femme de » ou « mère de », mais bien des figures musulmanes fortes, sur lesquelles nous basons aujourd’hui nos combats. Les regards biaisés venant de l’extérieur sont nombreux. Je vais en étonner plus d’un·e, mais l’islam ne fait pas la promotion d’un quelconque patriarcat. Cette religion permet aux femmes d’avoir une place centrale et un rôle clé dans sa communauté, mais également dans la société.
Je suis femme, musulmane, moi-même immigrée, appartenant et vivant dans une certaine classe sociale et selon moi, le féminisme est synonyme de liberté et d’équité. Pour toutes.
Le podcast
A écouter dans ce podcast :
[Mauvais genre]
La playlist
Les articles
Quand on parle de féminisme et d'Islam, deux champs de bataille sont inextricables d'une part la lutte contre le sexisme à l’intérieur des communautés musulmanes et de l'autre le combat contre l'islamophobie à l'encontre des communautés musulmanes et des femmes en particulier.
Le "féminisme musulman" n'est pas un bloc monolithique mais il faut bien comprendre le cadre de pensée des féministes qui choisissent comme outil la réinterprétation des textes islamiques. Est-ce le Coran qui est contesté, ou plutôt son interprétation ? Quels sont les sujets qui sont discutés ? Pourquoi ?
Interviews croisées de Malika Hamidi est docteure en sociologie, enseignante, chercheuse et spécialiste du féminisme musulman et de Nadia Geerts est chroniqueuse, essayiste et militante féministe, antiraciste et laïque. Elles se décrivent toutes les deux comme féministes, l’antiracisme fait partie de leurs préoccupations, et la laïcité aussi, mais pas pour les mêmes raisons.