Santé mentale des jeunes : paradoxale normalité ?

Et si on en parlait enfin, afin que la culpabilité s’efface et que l’incompréhension s’atténue ?

Fin des examens, début de l'été 2018. Nous partons en voyage. Cela sonne comme le début de retrouvailles tant attendues. Mais une odeur spéciale plane dans l’air. Son comportement est étrange. Quelques jours passent, puis cette sensation inhabituelle se confirme. Je ne le reconnais plus. Ce qu’il s’est passé? Je l’ignore encore.

Nous sommes loin et j’ai peur. Ce corps et ce visage que je connais par coeur viennent de complètement changer. Sa façon de se mouvoir, de me regarder, de me parler. Je ne le retrouve pas. Les jours et les nuits passent, je ne sais pas comment agir face à cette personne devenue inconnue. J’attends qu’il revienne à lui, je suis persuadée qu’il reviendra à lui.

Je ne dors plus, j’ai peur. Toujours plus. J’ai peur pour lui, pour moi, mais également des autres. Que va penser sa famille? Et ses ami·e·s? Il est parti avec moi et ne reviendra peut-être plus.



La culpabilité m’envahit. Puis soudain, l’acte de trop. Je le sais, je le sens: il faut que je parte. Il faut que je le ramène. Plus de place pour la peur,

je me mets en mode survie. Sa famille qui ne comprend pas. Je leur dis que nous prendrons le prochain avion et que nous serons là le lendemain matin.


À l’aéroport, je ressens ses craintes. Je le rassure, mais il (s')est perdu, il ne se retrouve plus. Sa famille/ses parents me conseille de prendre mes distances. J’aquiesce et je pars, avec doutes et inquiétudes.


Une heure après, mon téléphone sonne.

C'est un appel à l'aide. Sa famille vient de réaliser, elle aussi. Anxiété et culpabilité pour celleux qui vivent à côté de celleux qui souffrent. Encore une paradoxale normalité

Clémentine Quevy

Coordinatrice du plus grand concours de prise de parole en Belgique Passionnée d'une communication sensée et au service des jeunes, aussi créative que débrouillarde Clementine est notre responsable stratégie digitale

Santé mentale des jeunes : paradoxale normalité ?

Le podcast

A écouter dans ce podcast :

Florence Jacquerie

Pédopsychiatre

Anas Achaara

Amoureux de la scène

Santé mentale des jeunes : paradoxale normalité ?

[Mauvais genre]

Fatima-Ezzahrae (Fz) Hamidi

Comme quelqu'un d'imprévisible et de jovial.

Santé mentale des jeunes : paradoxale normalité ?

La playlist

Santé mentale des jeunes : paradoxale normalité ?

Les articles

Valentine Mahieu se livre sur cette réalité qu'elle trouve incohérente: la santé mentale comme norme, alors qu'aucune des normes dictées par la société envers les jeunes ne semble adhérer à un principe de "mieux-être". Normaliser un physique filtré, des défis insensés, des abus déconsidérés. À quand une société en bonne santé ?

Mahieu

Valentine Mahieu

Etudiante en éducation spécialisée

Aller à l'école, étudier. Rester assis docilement pendant des heures, écouter, lire, comprendre et noter. Être évalué, devoir performer 🏃 Le cadre proposé par le système scolaire est encore trop rigide. Mais ce qu'on ne pointe pas souvent, c'est le peu d'attention mis par l'école, les institutions sur la santé mentale des élèves. Pourquoi ne fait-elle pas partie du programme ?

Mehmed

Melih Mehmed

Ambassadeur Junior

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Témoignage de Valentine

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Carte Blanche - Pour que la santé mentale soit au programme des écoles

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Melih Mehmed
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